L’association « Nous voulons des coquelicots » est épouvantée. Didier Guillaume, nouveau ministre de l’Agriculture, est un négationniste de l’extrême dangerosité des pesticides. Sans avoir pris le temps d’ouvrir une seule étude scientifique, il vient de déclarer contre l’évidence que « c’est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu’il y a des conséquences à l’usage des pesticides ou pas ». Il existe des centaines d’études concordantes, parues dans les meilleures revues de la planète, qui relient l’exposition aux pesticides avec quantité de maladies chez les hommes et le déclin de la biodiversité.
Cette phrase suivra Didier Guillaume jusqu’à son départ de la rue de Varenne, siège du ministère. Car elle est digne des pires lobbyistes. Et elle est une insulte de plus aux Antilles martyres du chlordécone, pesticide mortel autorisé malgré les connaissances par dérogations successives de ministres de l’Agriculture. Comme celle de son ami Henri Nallet.
Au-delà, nous dédions à Didier Guillaume, qui n’a pas voté au Sénat l’interdiction du glyphosate, cette phrase de Roger Heim, en préface au livre de Rachel Carson Printemps silencieux, en 1963 : « On arrête les “gangsters”, on tire sur les auteurs de “hold-up”, on guillotine les assassins, on fusille les despotes – ou prétendus tels -, mais qui mettra en prison les empoisonneurs publics instillant chaque jour les produits que la chimie de synthèse livre à leurs profits et à leurs imprudences ? ». Roger Heim était il y a 55 ans président de l’Académie des Sciences.
Que réclamons-nous ? Rien. Nous ne croyons plus dans la politique officielle. Notre confiance va à la société qui, seule, peut venir à bout d’un système criminel. Le prochain rendez-vous des Coquelicots a lieu le 2 novembre à 18h30 devant toutes les mairies de France.
« Nous voulons des coquelicots » (nousvoulonsdescoquelicots.org), le 19 octobre 2018.
