Katia est infirmière, elle vit à Reims avec sa fille. Vendredi 2 novembre, elle était devant sa mairie pour exiger l’interdiction de tous les pesticides de synthèse. Plus de 600 rassemblements, répondant à l’Appel des coquelicots, avaient lieu pacifiquement en même temps. On y a chanté, parlé, ri… et certains ont voulu laisser une trace fugace de leur passage.
Sur les marches en béton brut de sa mairie en travaux, Katia a peint quelques coquelicots à la peinture à l’eau. Puis s’en est allée dîner avec sa fille dans un restaurant voisin. C’est là que deux policiers sont venus l’interpeller. Amenée au commissariat à 20h, elle y a été prise en photo, ses empreintes ont été relevées et on l’a placée en garde à vue jusqu’à 11h le lendemain. Fichée pour quelques fleurs éphémères! Convoquée en janvier 2019, elle risque une amende de 500 € et un stage de citoyenneté.
Emmanuel Macron a-t-il marché sur ces coquelicots, lors de son passage aujourd’hui à l’hôtel de ville de Reims? Non, puisqu’ils ont été recouverts depuis.
Évidemment, l’association ‘Nous voulons des coquelicots’ assumera tous les frais que cette affaire absurde engendrera et sera aux côtés de Katia. Mais quel signal nous envoient les autorités, à criminaliser une citoyenne qui exprime, pacifiquement et de façon on ne peut plus biodégradable, son droit à ne plus être empoisonnée par des toxiques légaux?
Ne cédons rien, car nous avons raison de relever la tête et d’affirmer haut et fort, et même avec de la peinture : les pesticides, on n’en veut plus!