Ca se passe à Coulommiers, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Paris, en plein milieu des plaines céréalières de la Brie. En plein dans la commune de Franck Riester, nouveau ministre de la culture. Il est 18h30, ce vendredi 5 novembre et « les Coquelicots » se rassemblent. Pas devant leur mairie, non. A côté, sur le parking de l’annexe de la mairie, sans lumière, ni charme. Les autorités les ont relégués là. Sans explication.
Et là, ô stupeur, devant la mairie déboulent des agriculteurs, affiliés à la Fdsea 77. Escortés par 2 adjoints au maire. D’un chargé de com’. D’un micro pour bien se faire entendre. Et sans autorisation aucune. Bonjour la culture de la démocratie!
«Dans la soirée les contres manifestants ont fait un discours que nous avons senti virulent sur le mouvement (…) Nous avons dû apaiser les tensions et atténuer leur arrivée impressionnante en nombre. Puis, des débats et des échanges ont pu se faire sur les pratiques, les méthodes, les difficultés des productions agricoles et la volonté, la nécessité de ne pas subir les pesticides, leurs dangerosités, les impacts sur l’environnement», raconte l’association Aideale sur son blog.
A Glomel (Côtes d’Armor), même scénario… 50 personnes rassemblées pour les Coquelicots, auxquelles une dizaine d’agricultures productivistes font une visite pour «demander des comptes». «Agressifs au départ, ils se sont calmés car on avait 4 paysans bio avec nous. Leurs arguments pro pesticides tombaient à plat», raconte l’organisateur.
Que conclure de ces 2 incidents? Qu’il y en aura d’autres, et encore d’autres. Et que plus nous avancerons, plus il risque d’y en avoir. Car enfin, ces gens se sentent attaqués, et ils se défendent. A notre avis, ils ne s’attaquent pas aux responsables de leurs maux, leurs exploitations surendettées, leur course folle aux subventions, leur image déplorable dans la société… C’est à la Fnsea, le syndicat qui ruine et empoisonne ses adhérents dans le même mouvement, qu’il leur faudrait demander des comptes.
Toute algarade et toute atteinte au droit élémentaire de manifester devant sa mairie entraîneront le soutien immédiat du mouvement des Coquelicots. Nous serons toujours là.
Quant à nous tous, restons calmes. Les ‘Joyeux Coquelicots’ du collectif du Kreiz Breizh proposent, en cas de perturbation pro pesticides, de ne surtout pas argumenter, de faire une ronde et de chanter… «Jusqu’à ce que nous soyons tous joyeux»… Beau programme, n’est-ce pas? Alors dansons!