Le mouvement des Coquelicots proteste avec la dernière énergie contre l’inqualifiable agression subie par Catherine Chiampi dans le Lot-et-Garonne. Madame Chiampi, qui se promenait tranquillement en campagne dans les environs du village de Montagnac-sur-Lède, a été proprement tabassée par un agriculteur et par la mère de celui-ci. Madame Chiampi a reçu de nombreux coups sur les bras, au cou, s’est fait arracher des cheveux et ses lunettes, cassé son téléphone portable, et l’agriculteur s’est même introduit de force dans le véhicule où elle pensait avoir trouvé un abri. Circonstance aggravante, cet individu est conseiller municipal de Montagnac.
La seule raison de cette attaque est la présence d’un autocollant de notre mouvement sur la vitre arrière de la voiture de madame Chiampi. Les hurlements des agresseurs – «tiens, en voilà des pesticides!», «tiens, en voilà des coquelicots» – ne laissent place à aucun doute. Madame Chiampi a été la cible d’adversaires décidés, conscients de ce qu’ils faisaient. Une plainte a été déposée et un constat médical dressé.
Notre mouvement n’a jamais attaqué les paysans, et tout au contraire dit, écrit et maintes fois répété qu’il en faut bien davantage en France pour que revivent nos campagnes. Oui, nous voulons des paysans. Notre adversaire unique, c’est l’usage de pesticides, qui empoisonnent la vie partout où ils sont épandus.
Ces faits insupportables ne naissent pas de rien. Certaine presse agricole, certains responsables de chambres d’agriculture, de syndicats agricoles, certains politiques même jettent constamment de l’huile sur le feu, et désignent notre mouvement pourtant pacifique comme une cible pour les extrémistes. Mais nous ne reculerons pas, car nous défendons l’avenir de tous. De nos familles, de nos enfants, de tous les êtres vivants qui meurent pour que vive le chiffre d’affaires des transnationales de l’agrochimie.
Cet événement aurait pu facilement virer au drame. Qu’il serve de leçon à ceux qui détournent l’attention de la situation dramatique dans laquelle ils ont plongé l’agriculture française. Il est facile de désigner un bouc émissaire. Il est bien plus difficile de trouver des solutions d’avenir pour des campagnes qui se vident. Les pesticides ne sont pas la solution, mais le problème.
Les dizaines de milliers de membres du mouvement des Coquelicots sont aux côtés de madame Chiampi, et du côté de la vie.