Amis des coquelicots, partageons un moment de grâce. Dans trois domaines essentiels pour notre cause, il y a comme une avalanche de bonnes nouvelles.
1/ D’abord dans la société. Un sondage de l’IFOP commandé par nos amis d’Agir pour l’environnement révèle que 89% des Français sont pour une interdiction totale des pesticides d’ici à cinq ans. Un camouflet spectaculaire pour l’agrochimie et tous les lobbies et désinformateurs qui défendent cette industrie criminelle. Nous sommes évidemment confortés dans notre détermination à avancer. Le peuple et la démocratie sont de notre côté. Et nous n’avons rien à craindre d’un référendum qui marquerait la fin de ce système.
Par ailleurs, l’agence publique Bio a publié en février son baromètre annuel. Tout change, et dans le bon sens ! En 2018, 57 % des Français estiment avoir changé leurs comportements alimentaires et culinaires. Les jeunes de 18 à 24 ans se tournent vers la bio pour des raisons (relativement) nouvelles : l’éthique sociale, le bien-être animal. Au total, plus de 9 Français sur 10 ont consommé au moins un produit bio en 2018. Et 12% en mangent tous les jours. Soit des millions !
La société est avec le mouvement des coquelicots.
2/ Ensuite les paysans. Notre pays est au bord d’une nouvelle rupture dramatique avec ses paysans. Un tiers d’entre eux – autour de 160 000 – ont plus de 55 ans, et vont prendre leur retraite d’ici une poignée d’années. Beaucoup n’ont pas de successeur, ce qui pourrait entraîner une nouvelle augmentation des surfaces moyennes et un accroissement de l’usage des pesticides.
C’est le moment pour le mouvement des Coquelicots de le clamer : « Nous voulons des paysans », nombreux, partout. Il est temps de penser un grand pacte national entre les paysans et une société qui a beaucoup bougé en vingt ans. C’est le moment ou jamais, car l’état d’esprit de milliers de paysans a changé, laissant espérer une bascule générale. En 2018, record absolu, 5000 fermes de France ont quitté l’agriculture industrielle pour rejoindre le vaste mouvement en faveur de la bio. Et l’on ne parle pas seulement du maraîchage, si fondamental, mais aussi de grandes exploitations céréalières. Notre ami Paul François, céréalier en Charente, n’est plus seul.
L’avenir des paysans est du côté des Coquelicots.
3/ Enfin, il y a du nouveau du côté des scientifiques. La propagande en faveur des pesticides, venue souvent d’organismes publics associés au lobby, aura fort à faire dans les mois qui viennent. Coup sur coup, deux tribunes viennent éclairer d’un jour limpide la folie des pesticides. Le 16 mai, 260 scientifiques de haut niveau ont signé un texte sans précédent, « au nom du bien commun ». Ils y dénoncent le refus caché du gouvernement de rechercher les coûts cachés des pesticides, tant pour la santé que pour les écosystèmes. Et ils attaquent à pleines dents les « processus de construction sociale de l’ignorance et du déni », visant sans la nommer les manœuvres constantes de l’agrochimie.
Dans un autre texte paru le 4 juin 2019, un autre groupe de scientifiques très réputés, estime que « l’urgence fait que nous ne pouvons plus attendre les résultats de nouvelles études ». Et ils ajoutent, exactement comme nous le disons depuis septembre 2018 : « Il faut stopper l’usage des pesticides au plus vite ».
La science est avec nous et prend enfin position.
Amis, ne craignons plus les intimidations et les menaces. Nous sommes la société. Nous sommes le peuple. Et nous allons le montrer tous ensemble.