Prenez-en (un peu) de la graine!

Nous voulons des coquelicots

En 2020, la France ne sera qu’un grand champ de coquelicots, étendard écarlate de l’Appel des Coquelicots. Alors, c’est le bon moment pour récolter les futures munitions! Comme un signe annonciateur, cette année a été particulièrement et miraculeusement propice à la floraison et la nature nous offre un incroyable arsenal de graines pour  ensemencer tout l’hexagone l’année prochaine. C’est le bon moment pour les recueillir…..

Quelques conseils simples pour bien récolter les graines de coquelicots:

  • Repérez les zones où on les coquelicots ont déjà fini leur floraison (talus, bords de chemin, remblais, …).
  • Attendez un journée chaude et bien sèche. Les capsules doivent être bien matures, d’une couleur brune et d’un aspect sec (n’attendez pas trop quand même sinon le vent se sera déjà chargé de la dispersion avant vous!)
  • Munissez-vous d’une assiette, d’un bol ou mieux d’un couvercle de boite à chaussures pour les recueillir.

Cueilleurs mais pas prédateurs!
Chaque capsule de coquelicot peut contenir jusqu’à 60000 graines, alors pourquoi ne pas partager? Comme pour toutes cueillettes sauvages ou glanages (mures, champignons, noix, fleurs, …), abandonnons volontiers des graines à ceux qui s’en nourrissent et pour que le vent fasse son œuvre et aille en semer lui-même ailleurs.

Surtout, NE COUPEZ PAS ou N’ÉCRASEZ PAS les capsules de coquelicots: elles sont souvent habitées par une foule de petits insectes qui vivent là, bien peinards à l’abri des regards et des prédateurs.

En hiver, grâce aux tiges sèches laissées en place, les capsules serviront d’abri à d’autres petits habitants comme l’ami du jardiner, le perce oreille (le Forficule). La récolte se fait donc en inclinant la capsule vers le bas, sans casser la tige, et en tapotant la tête du coquelicot au-dessus d’un récipient. Si rien n’en sort, c’est que la capsule est déjà vide, pas mûre ou bien qu’elle n’a pas été fécondée; inutile d’insister comme un forcené ou d’écraser la capsule pour vérifier.

Admirez la beauté et la finesse de votre récolte qui doit ressembler à une multitude de… poux bien noirs, avant de les laisser à l’air libre quelques heures pour que puissent s’échapper les minis clandestins qui seraient arrivés malencontreusement (minuscules punaises ou araignées, …). Stockez tout ça dans une boite ou un sachet au sec et à l’ombre.

Et voilà: prêts pour des échanges ou des cadeaux et surtout parés pour que, l’année prochaine, les jardins, les plates-bandes, les rond-points, les chemins tous illuminés du rouge de cette fleur si éphémère et symbole de notre lutte commune !!!!

 

 

Le Grand et le Douteux. Deux espèces principales de coquelicots cohabitent dans nos champs: le Grand Coquelicot et le Coquelicot Douteux.
Le Grand préfère les terres riches et argileuses alors que notre ami le Douteux aura une prédilection pour les terres pauvres et sableuses. Un truc facile pour les différencier au moment du glanage des graines: la capsule du premier est plutôt bien ronde comme une capsule de pavot alors que le second présente une capsule très allongée en forme de massue. Pour une floraison optimale et en fonction du lieu de nos semis de l’année prochaine, il vaut mieux les récolter et les stocker séparément. Dans le doute sur le type de sol rencontré, il sera toujours toujours temps de faire un cocktail des deux pour être sur de réussir son coup!

 

Merci Jean-Claude, vibrionnant responsable des espaces verts de sa commune d’Auvergne.