La FNSEA est-elle un interlocuteur crédible?

Nous voulons des coquelicots

Certains de nos amis coquelicots reçoivent, ont reçu, recevront probablement la visite de délégations de paysans utilisant des pesticides de synthèse, souvent menés par la FNSEA (comme à Callac). Il va de soi que chaque groupe définit et applique ses méthodes dans le cadre de l’Appel des Coquelicots.

Mais nous avons le droit d’avoir un avis et le voici: il faut se méfier de l’enfumage, domaine dans lequel la direction de la FNSEA, aidée par des spécialistes de la mise en scène, est experte. Ces gens n’ont cessé de défendre les pesticides, répétant qu’ils sont les victimes de campagnes de désinformation. Et les voilà, sans doute à la suite de conseils avisés et chèrement payés, qui viennent pratiquement demander un coup de mains pour sortir du système.

Attention! blague. Ils ne cherchent qu’à gagner du temps. L’Appel des Coquelicots est là pour remettre les pendules à l’heure. Le plan Ecophyto, doté de centaines de millions d’euros d’argent public, lancé après le Grenelle de l’Environnement – en 2008! -, devait diminuer l’usage des pesticides de 50% en dix ans. Or la consommation de ces poisons a en fait augmenté de plus de 20% au cours de la même période. Ces gens tiennent toutes les manettes de l’agriculture industrielle, et à ce titre, ils sont les responsables de ce désastre supplémentaire.

Or ils réclament de nouveaux délais. On entend généralement celui extravagant de 15 ans. La société ne peut plus attendre. Les abeilles et les papillons, les oiseaux, l’eau des rivières, la beauté du monde ne peuvent plus attendre.

Notre mouvement, rappelons-le, se bat contre une pratique agricole criminelle, mais souhaite des millions de paysans heureux et fiers de leur métier. Nous tendons la main à tous ceux qui, dans le monde paysan, sont perdus et désespérés. A tous ceux, nombreux, qui ont compris que la folie des pesticides doit enfin disparaître. Et nous sommes prêts à tout instant à discuter d’un plan de sortie négocié de ce système.

Mais nous refusons d’entrer dans le cadre stérile d’un dialogue sans la moindre perspective avec ceux qui ont tant contribué à jeter notre pays dans l’empoisonnement généralisé. Parlons, oui et bien sûr. Mais pour rompre avec 70 ans de mensonges et de manipulation.