Pourquoi les SDHI sont un cas d’école pour les Coquelicots

Nous voulons des coquelicots

L’affaire des pesticides SDHI (1) est très grave, mais cela ne doit pas nous impressionner. En résumé, elle est aussi très simple. L’Agence publique de sécurité sanitaire (ANSES) a donné ce qu’on nomme une Autorisation de mise sur le marché (AMM)) pour cette nouvelle classe chimique. A partir de 2013, les SDHI ont commencé à déferler sur la France, et désormais, sont épandus sur 80% des surfaces de blé, les tomates, les pommes de terre, les arbres fruitiers, la vigne, les terrains de foot et de sport.

Ce sont des fongicides qui s’attaquent donc aux champignons pathogènes. Mais leur cible est la fonction respiratoire de ces derniers, appelée SDH. Cette SDH existe chez tous les êtres vivants, dont les humains. Or un scientifique de réputation mondiale, Pierre Rustin, spécialiste des maladies mitochondriales, a lancé une alerte spectaculaire dès octobre 2017. Auprès de l’ANSES, qui s’est totalement tue pendant six mois.
Rustin, rejoint par huit autres scientifiques de haut rang, ont rendu publique cette alerte en avril 2018 parce que l’ANSES se taisait. Rustin a pu prouver que les SDHI ne s’attaquent pas seulement à la SDH des champignons, mais aussi à celle des vers de terre, des abeilles et…des humains. Avec de probables conséquences dramatiques sur nous tous: maladies neurologiques graves, cancers. Bien sûr, pas demain, dans dix ou vingt ans peut-être.

Coincée, l’ANSES a réuni quatre experts dont trois ne connaissaient rien au sujet et le quatrième était lié au lobby des pesticides. Rustin a demandé à faire partie de ce Groupe d’expertise collective en urgence (GECU), mais l’ANSES a refusé. Le 15 janvier 2019, ces experts ont publié un rapport qui estime qu’il n’y a aucune raison, comme le demandaient les lanceurs d’alerte, de retirer du marché les SDHI. Et la situation est bloquée.

Le petit groupe à l’origine du mouvement des Coquelicots pense que tous les groupes locaux doivent demander des explications aux autorités locales, à toutes les autorités locales. C’est-à-dire les conseillers municipaux, les maires, les conseillers départementaux, les sénateurs, les députés. Et encore les Agences régionales de santé, les médecins et infirmières, les enseignants pourquoi pas.

La clé du système des pesticides en France, c’est l’ANSES, qui apparaît comme ayant partie liée avec le lobby des pesticides. Nous ne pourrons jamais gagner notre vaste combat si nous ne mettons pas en cause le rôle central de l’ANSES, qui interdit le changement.

Il s’agit de créer un vaste mouvement qui, sans agressivité, puisse poser les bonnes questions, dont voici un échantillon:

1/ Pourquoi l’agence de sécurité sanitaire ANSES a-t-elle gardé le silence pendant six mois après la grande alerte lancée par des scientifiques de réputation mondiale ?

2/Pourquoi l’ANSES a-t-elle refusé la présence dans le groupe d’experts finalement réuni de Pierre Rustin, détenteur d’informations inquiétantes ?

3/Pourquoi l’ANSES a-t-elle désigné comme président de son groupe d’experts un pharmacien de la Marine Nationale qui n’a aucune connaissance sur les maladies mitochondriales ?

4/Pourquoi l’ANSES signe-t-elle des notes communes qui promeuvent l’usage des SDHI avec un institut de l’agriculture industrielle, ARVALIS ?

5/Est-il normal que l’ANSES donne les autorisations de nouveaux pesticides et soit en charge de leur éventuel retrait ? N’est-ce pas mission impossible ?

6/Êtes-vous prêts, vous les responsables publics, à l’organisation d’un vrai débat public au cours duquel toutes les pièces pourraient être présentées ?

7/ Au moment où commence le procès du Médiator, n’est-il pas temps de prendre les devants et d’au moins imposer un moratoire sur des pesticides aussi menaçants ?

8/Êtes-vous prêt à soutenir le projet d’une véritable agence publique de protection, enfin indépendante de l’industrie des pesticides ?

8/Seriez-vous prêts à signer un courrier simple qui exigerait la protection de la société et des écosystèmes contre un danger aussi évident ?

Voilà selon nous les bases d’un dialogue fructueux avec tous ceux qui disposent de charges publiques et ont du même coup le devoir d’écouter les voix venues de la société.

C’est dans cette optique que nous faisons parvenir à tous les groupe locaux qui en font la demande des affichettes avec le sigle SDHI

==> https://nousvoulonsdescoquelicots.org/affiches-sur-les-sdhi/

Il faut que ces quatre lettres rentrent dans la tête du plus grand nombre, associées au combat des Coquelicots pour un monde sans pesticides. Nous pensons qu’un harcèlement démocratique est devenu nécessaire, faute de quoi les questions posées par l’irruption des SDHI seront vite oubliées.

N’hésitez pas à nous donner votre avis, car sans la construction commune de cette grande campagne, nous n’avons aucune chance de réussir.

==> coquelicots@nousvoulonsdescoquelicots.org

(1) Le crime est presque parfait, par Fabrice Nicolino (LLL)