Les plus anciens ont connu le Clown atomique et son TNP (Théâtre national portatif) : avec plus de mille représentations dans les années 1970, il a été le compagnon du mouvement anti-nucléaire de Malville à Plogoff en passant par La Hague. Le clown a ensuite été de toutes les luttes, de toutes les manifestations, son théâtre devenant celui de la rencontre avec les travailleurs sociaux (la Fièvre acheteuse), les personnels de santé (le Clown docteur chef), les paysans travailleurs (le Clown agricole), les associations de chômeurs (le Clown chomdu), les militants des droits de l’homme (le Clown perd la boule) et même les réfugiés tibétains du Ladakh (le Clown occidental).
Resté « sous-secrétaire d’étables aux colloques agricoles », Jean Kergrist ne pouvait être indifférent à l’appel des Coquelicots qu’il a signé dès l’origine et qu’il a voulu soutenir par-delà la mort qui vient de l’emporter. Non seulement il arbore fièrement la cocarde sur sa chemise blanche, mais il a tenu à ce que le coquelicot soit porté par tous ceux qui viendront lui dire un dernier adieu mardi 19 novembre à Kergrist-Moëlou (Côtes-d’Armor), la commune où il est né en 1940.