Métabolites: en réponse à l’ARS Centre Val-de-Loire

Nous voulons des coquelicots

Or donc, le mouvement des Coquelicots s’est lancé dans une campagne d’information et d’interpellation des responsables -tous horizons confondus- de cette contamination insensée de l’eau du robinet (pour prendre sa part, c’est par là!). Et parmi les interpellés, l’ARS Centre Val-de-Loire, qui est la seule à s’être fendue d’une réponse. Merci! Réponse malheureusement absurde, comme vous le verrez…

 

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Mesdames et messieurs les responsables de l’ARS Centre Val de Loire,

Tout d’abord, au nom des Coquelicots, un sincère remerciement pour votre réponse sur les métabolites, via Twitter.

Nous ne souhaitons pas nous montrer arrogants, mais nous vous devons tout de même un éclairage exigeant. Commençons par le document que vous nous avez envoyé, public en vérité. Nous constatons avec inquiétude que, selon vos propres analyses, 71% de la population régionale aura reçu, pendant l’année 2018, une eau potable conforme aux normes de qualité légales. Mais 12,3% une eau non conforme pour une durée n’excédant pas 30 jours. Et 16,7% une eau ayant subi des dépassements récurrents. Cela vous semble peut-être raisonnable, mais pour nous, c’est sérieusement inquiétant, car cela signifie en clair que la situation réelle, pour près d’un tiers de la population, n’est nullement sous contrôle.

Il y a beaucoup plus préoccupant. Bien que votre court message annonce « les métabolites sont analysés dans l’eau destinée à la consommation humaine en région Centre-Val de Loire. Le bilan 2019 régional, qui paraîtra à l’automne 2020, inclura les métabolites, comme l’a déjà fait le bilan 2018 », nous n’en voyons nullement la trace.

Ignorez-vous, comme la plupart de nos autorités de contrôle, l’existence de milliers de métabolites, dont au mieux une poignée sont recherchés? Oui, des milliers, car chaque pesticide se dégrade fatalement en un nombre x de métabolites, pour une moyenne incertaine -les études précises manquent cruellement- de 6 à 12 pour chaque matière active (le pesticide de départ). Des autorités difficilement discutables, comme le BRGM ou le laboratoire Aquaref, attestent qu’un nombre important de métabolites sont aussi toxiques, voire davantage, que les pesticides d’où ils proviennent. Et aussi étonnant que cela paraisse, il n’existe aucun recensement vérifié, aucune liste fiable du nombre de métabolites potentiellement présents dans les eaux de surface et les nappes souterraines. Mais une estimation raisonnable pour votre région permet de penser qu’au moins 2 à 3.000 métabolites de pesticides devraient être recherchés. Ce que vous ne faites évidemment pas.

Autrement exprimé, il est probable que les limites de qualité sont en fait très largement dépassées en des centaines de points de captage. Distribuer une eau qu’on garantit de qualité dans ces conditions, c’est prendre une responsabilité grave dans le domaine si complexe de la santé publique. Nous vous demandons instamment de commencer à considérer ce grave problème, et comme nous ne sommes pas des boutefeux, nous sommes tout prêts à vous aider dans la mesure de nos moyens. Encore faut-il la volonté d’avancer.

 

Avec nos sincères salutations,

 

Pour le mouvement des Coquelicots, Fabrice Nicolino