Et si on lançait ensemble une grande campagne sur les métabolites?

Amies, amis des Coquelicots, nous voulons vous parler d’une grande et grave histoire qui s’appelle métabolites. Ne cherchez pas sur internet, ou plutôt cherchez et vous verrez que personne n’en parle en-dehors d’une poignée de spécialistes. Nous vous proposons d’être des découvreurs, des pionniers au service d’une noble cause: la protection de la santé. La nôtre, celle des écosystèmes, celle de tous les êtres vivants. L’objectif principal est que résonne partout en France le tambour des Coquelicots.

Le mot de métabolites doit devenir célèbre en quelques mois, synonyme de la folie du système des pesticides. Ce mot doit être repris par des milliers de voix, et de dix mille manières différentes.

Voici comment se décompose notre campagne (que vous pouvez aussi télécharger ici):

1/ C’est quoi, les métabolites?

Le monde des pesticides est décidément celui de tous les mystères. Nos autorités ont soigneusement évité de nous parler de ce que deviennent les pesticides. Or ils changent sans arrêt de structure chimique, car c’est dans leur nature. Quand un pesticide rencontre une plante ou un sol, quand il reçoit de l’eau, quand il a froid ou chaud, quand il est avalé par une abeille, un oiseau, un ver de terre, il se transforme. Ce processus de dégradation est inévitable. Bien que les connaissances précises manquent, on pense qu’en moyenne, un pesticide pourrait former entre 4 et 10 métabolites. Peut-être est-ce davantage.

Les quelques documents officiels disponibles indiquent que nombre de métabolites sont aussi toxiques, voire davantage que les pesticides d’où ils proviennent. Or, la loi ne fait pas de différence entre pesticide et métabolite. C’est la même chose. Quand on distribue de l’eau potable au robinet, il ne faut pas dépasser 0,1 microgramme par litre par pesticide (ou métabolite) pris individuellement, et 0,5 microgramme par litre pour tous les pesticides (ou métabolites) retrouvés. Au-delà, on doit stopper la distribution ou obtenir une dérogation, et promettre une solution. Ce point est fondamental.

Ajoutons sans insister –pour l’instant– qu’il existe de très nombreuses zones d’ombre concernant les autorisations de mise sur le marché (AMM) des pesticides. Le plus souvent, l’industriel –Bayer-Monsanto, BASF, Syngenta, etc.– qui dépose un dossier ne fournit pas les éléments concernant les métabolites que produiront obligatoirement leurs pesticides. Ni sur leur dangerosité, ni sur leur signature chimique, qu’on appelle étalon, qui seule permettrait pourtant de les rechercher dans l’eau. Le laxisme est dans ce domaine incroyable.

En tout cas, nos autorités, au premier rang desquelles les Agences régionales de santé (ARS), responsables des analyses de l’eau du robinet, devraient respecter la loi. Et donc rechercher non seulement les pesticides, mais leurs métabolites. Et les additionner dans leurs calculs pour vérifier si les limites de qualité (0,1 et 0,5 microgrammes) sont respectées. Elles ne le font pas.

Or il existe à coup certain des milliers de métabolites de pesticides dans les eaux superficielles, les nappes souterraines, dont une fraction inconnue se retrouve dans l’eau du robinet. Le ferait-on que, selon nos estimations, les limites de qualité seraient explosées dans de très nombreux points du territoire, créant ipso facto un crise sanitaire d’ampleur. Est-ce la raison pour laquelle on ne prend pas en compte les métabolites? Le certain, c’est qu’on ne recherche dans le meilleur des cas que moins de dix métabolites sur des milliers possibles. L’eau potable, si l’on prenait en compte les métabolites, n’est plus potable. Le système des pesticides montre une fois de plus qu’il est irresponsable et incontrôlable.

Les métabolites, c’est de la dynamite.

 

2/ Oui, les métabolites peuvent être très toxiques

Connaissez-vous le principe de la bouteille à l’encre? Au 18ème siècle, l’expression était: «clair comme la bouteille à l’encre». Telle est en 2020 la question de la toxicité des métabolites de pesticides. On ne sait (presque) rien, en partie parce que cela arrange les affaires de l’agro-industrie.

Mais on en sait tout de même assez pour dire l’essentiel: tout montre qu’une fraction importante et peut-être majoritaire des métabolites sont aussi toxiques que les pesticides d’où ils proviennent. Et une partie est même plus toxique encore, au travers d’un phénomène chimique connu des spécialistes, qu’on appelle la bioactivation.

Vous trouverez sur le site des Coquelicots (ici), une bibliographie compliquée, car il n’y a pas de source unique, qui fasse référence. Néanmoins, les choses sont établies, ainsi que vous verrez si vous allez y faire un tour.

 

3/ Le harcèlement démocratique de toutes les autorités

Nous oublions trop souvent que nous avons des droits de citoyens. Et que les autorités qui nous représentent ont des devoirs. Qu’ils doivent raisonnablement rendre des comptes et répondre aux questions légitimes que nous (nous) posons. C’est ainsi, par l’action et l’engagement de tous que se fortifie le sentiment d’appartenance à une communauté. C’est ainsi que vit et s’enrichit une démocratie. Si nous insistons sur des points qui paraissent évidents, c’est que non seulement nous n’avons pas à rougir, mais que nous devons être fiers de lancer un mouvement de harcèlement démocratique.

Qu’est-ce que c’est? C’est tout simple. Nous avons dressé une liste -incomplète, forçément-  de toutes les autorités administratives, politiques, économiques, etc. qui ont un rapport, direct ou pas, avec la distribution de l’eau. Ce sont des pistes, que vous complèterez en fonction des circonstances locales et de vos recherches (notamment grâce à ce site: https://eau.selectra.info/annuaire)

 

 

Quelques pistes:

Les élus: maires et conseillers municipaux, conseillers départementaux, présidents d’ECPI, sénateurs, députés, ministres.

-Les administrations: Les agences régionales de santé (ARS), les directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), la direction générale de la Santé (DGS), le ministère de la Santé, le ministère de la Transition écologique, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), les préfets, etc.

Les agences de l’eau (anciennement de bassin). Elles sont six, sont dotées de copieux budgets publics et doivent entre autres lutter contre les pollutions.

-Les syndicats départementaux de l’eau ou syndicats mixtes des bassins hydrauliques, ou syndicat des eaux et de l’assainissement ou encore Commissions locales de l’eau (CLE). Exemple parmi beaucoup d’autres: le syndicat de l’Orne (https://www.sde61.fr)

Vous pouvez étendre la liste autant que vous le voulez. Bien entendu, beaucoup de ces structures et de ces individus répondront qu’ils ne sont pas en charge de ces dossier. Mais nous, Coquelicots, nous devrons rappeler à chaque interlocuteur que la question de l’eau est constitutive du contrat social passé entre les citoyens et leurs mandants. Que vienne à vaciller ce contrat et tout est remis en cause. L’eau, c’est l’affaire de tous, et personne ne doit pouvoir détourner son attention.

Par ailleurs, l’un de nos objectifs est bien d’inonder TOUS les responsables, de manière à faire monter dans la société une exigence de vérité. Peu importe leur niveau d’implication dans l’affaire des métabolites. Nous affirmons qu’elle concerne au premier chef TOUT le monde.


Passons maintenant au contenu des courriers et admonestations. Nous pensons qu’il faut mener, à ce stade, une campagne sobre. Forts de notre bon droit, nous devons poser une seule et unique question répétée des milliers de fois d’un bout à l’autre du pays.

La voici: «Pourquoi ne recherche-t-on pas les métabolites?». Elle paraît fragile, mais elle ne l’est pas. D’abord, nul ne peut nier l’existence de milliers de métabolites potentiellement dangereux. Personne. Ensuite, nul ne peut contester qu’on ne les recherche pas dans l’eau distribuée au robinet. Dans ces conditions, cette simple question est dévastatrice: «Pourquoi?». Elle est dévastatrice, car toute réponse honnête ne peut que dévoiler des pans cachés du désastre des pesticides. Et cette phrase, outre les courriers que vous adresserez, peut être reproduite de toutes les manières possibles, dans tous les formats possibles. Elle ne peut qu’interloquer, puisque personne ne sait ce que c’est. Mais justement, il faut en faire un atout. Cette interrogation doit devenir obsédante. Et nous avons les moyens de répondre sérieusement à ceux qui cherchent de vraies informations.

 

4/ Un modèle de lettre à adapter à votre goût

Chère madame, cher monsieur, madame la directrice, monsieur le directeur, madame la députée, monsieur le député, madame la conseillère municipale, monsieur le conseiller municipal, etc, etc.

j’appartiens au mouvement Nous voulons des Coquelicots, qui a recueilli à ce jour 1 million et 100.000 soutiens à l’interdiction en France de tous les pesticides de synthèse. Depuis près de deux ans, ce mouvement populaire réunit chaque premier vendredi du mois entre 200 et 800 rassemblements partout dans le pays et donne de la voix pour faire entendre cette évidence: les pesticides sont une parenthèse tragique et notre agriculture doit tourner le dos à ces poisons.

Nous ne sommes pas seuls dans ce combat. Vous le savez, les enquêtes d’opinion sérieuses montrent que près de 9 Français sur 10 sont pour un abandon rapide de l’utilisation des pesticides. Et c’est forts de ce soutien que nous écrivons ce petit mot. La pandémie du coronavirus a montré notre fragilité collective et l’impérieuse nécessité de prendre en compte tous les aspects de la santé publique.

Grâce à un sérieux travail de recherche –tous nos documents sont à votre disposition-, nous pouvons vous assurer que quelque chose ne tourne pas rond dans le système de distribution de l’eau potable. En effet, chaque pesticide épandu en France se transforme en un nombre variable de métabolites: sans doute de 4 à 10. Il s’agit de chimie de base. Au contact de l’eau, de la plante, de l’eau, du soleil, des ravageurs, le pesticide se transforme en une nouvelle structure chimique. Ce produit de dégradation s’appelle un métabolite. Les spécialistes nous disent qu’ils sont souvent aussi toxiques, voire davantage, que les pesticides dont ils sont issus. Et la loi les considère comme eux. Pour la loi, un pesticide ou un métabolite, c’est la même chose.

Or notre système de distribution de l’eau ne recherche au mieux que 5 à 6 métabolites alors qu’il en existe des milliers. Conscients de défendre ici la santé de tous et désireux de renforcer la cohésion démocratique de ce pays, si souvent malmenée, nous vous posons une seule question: «Pourquoi ne recherche-t-on pas les métabolites dans l’eau du robinet?».
Votre fonction ne vous permet pas forcément de répondre seul(e) à cette forte interrogation. Mais dans tous les cas, il nous semble que le même devoir civique s’impose à chacun d’entre nous: il faut fournir une réponse à la société.

 

5/ Des informations grand public à distribuer (flyer, courriel, etc.)

Bien entendu, à reprendre, à modifier ou à remplacer en totalité.

Mais qu’y a-t-il vraiment dans l’eau potable ?

Conscient de ses responsabilités, le mouvement des Coquelicots s’adresse à l’ensemble de la population de France. Depuis septembre 2018, nous organisons chaque mois, dans des centaines de villes, des rassemblements pour demander l’interdiction des pesticides de synthèse, qui tuent les oiseaux, les abeilles et menacent gravement la santé publique.

Nous avons reçu 1 million 100 000 soutiens et toutes les enquêtes d’opinion montrent que vous êtes d’accord à près de 90% pour un abandon rapide des pesticides. Mais il n’y a pas qu’eux, hélas. En se dégradant au contact de la plante, de l’eau de pluie, du soleil, les pesticides se transforment en d’autres produits chimiques qu’on appelle des métabolites. On pense qu’un seul pesticide peut fabriquer entre 4 et 10 métabolites.

De cela, nos autorités ne veulent pas parler. Les métabolites sont pourtant, bien souvent, aussi toxiques que les pesticides d’où ils viennent, et parfois davantage. Et ils sont des milliers à se balader dans nos rivières et nos nappes d’eau souterraine. Combien se retrouvent à l’arrivée dans l’eau que l’on boit chaque jour?

Personne ne peut répondre, car personne ne cherche.

Nous avons besoin de votre soutien pour obliger le ministère de la Santé à faire des analyses complètes de l’eau potable. Et à dire enfin la vérité. Le meilleur moyen de ne pas trouver est de ne pas chercher. Mais la France est un pays majeur et a le droit de savoir ce que cache l’eau qu’elle consomme. Cette eau est-elle encore potable? Les limites légales de qualité sont-elles dépassées partout en France? Nous le craignons. Aidez-nous à construire un mouvement pour la vérité sur l’eau.

 

6/ Une vidéo pour expliquer en images l’affaire des métabolites

 

7/ Une page parue dans Charlie à propos des métabolites

 

Sur demande explicite, un texte de fond -qui n’a pas vocation à être public- pourra vous être envoyé si vous souhaitez approfondir la question. Il peut et doit être amélioré à mesure que la campagne se déroulera. C’est un premier défrichage, qui n’est pas parole d’Evangile.